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Madonna della StradaLe 15 août, est la solennité de l’Assomption de la Vierge Marie. La date de cette fête, qui remonte au Ve siècle, est également celle du « vœu de Montmartre » d’Ignace de Loyola et de ses premiers compagnons. Dans la SVECJ, nous sommes bien sûr liés à ces deux figures emblématiques. La concomitance de ces deux dates n’est pas un hasard. Ignace a une saine dévotion pour Marie. Cela nous donne de réfléchir à notre manière de répondre aux appels du Dieu.

Dogme

Célébrer l’Assomption de la Vierge Marie, c’est reconnaître qu’une fois

achevé le cours de sa vie terrestre [elle] fut élevée corps et âme à la gloire céleste. – Constitution dogmatique Munificentissimus Deus, § 44

Ainsi, elle est «

exaltée par le Seigneur comme Reine de l’univers afin de ressembler plus parfaitement à son Fils, Seigneur des seigneurs et vainqueur du péché et de la mort. – Constitution dogmatique Lumen Gentium sur l’Église, § 59

Ces définitions dogmatiques nous montrent l’importance que Marie tient dans notre foi. Elle est celle par qui le Christ a pu s’incarner. Son consentement à l’œuvre de Dieu nous conduit à entrer par la porte du Christ qui nous conduit au Salut.

Contemplation

L’Évangile est assez discret sur Marie. Au-delà des scènes de la Nativité, nous la savons au pied de la croix, debout. Cette présence humble et discrète auprès de son Fils est une aide pour nous aussi. Nous recherchons, dans notre vie, « ce qui peut nous faire approcher davantage de celle du Christ ». Dans notre contemplation de Marie, nous sommes invités à découvrir ou à redécouvrir la force de notre consentement à la Mission reçue de son Fils. Comme Ignace, nous pouvons prier Marie pour qu’elle nous mette en compagnie de son Fils. Être en compagnie du Christ, c’est faire l’expérience, comme Marie, de sa proximité et, sans nul doute, en recevoir des grâces. Par son Fiat, Marie manifeste qu’un « oui » est possible. À son exemple,

notre vie peut être une réponse humble et confiante aux appels que Dieu nous fait – (Projet de de Vie n°23)

Cheminer

Lorsque nous portons notre regard sur l’itinéraire de Marie, nous nous laissons surprendre par sa foi au regard de l’initiative de Dieu. Il la choisit, pour dire son Amour fou, son projet de sauver l’humanité via l’incarnation de son fils. Elle est une jeune fille d’un village perdu de Palestine. La contemplation de la scène de l’incarnation (Lc 1) permet d’ouvrir un chemin de confiance entre Dieu et sa création. Marie incarne la figure parfaite du croyant. Elle est ancrée dans cette espérance qui ne déçoit pas en consentant à l’incompréhensible (Lc 2, 19). Elle est un exemple pour nous, qui sommes toujours pressés de connaître les desseins de Dieu.

Consécration

Dans notre quotidien, nous ne sommes pas toujours orientés vers Lui. Nous doutons et ne comprenons pas toujours le sens que prend la barque de notre vie. Mais, rappelons-nous que, par son consentement, Marie s’est consacrée à la volonté de Dieu. Ainsi, nous pouvons davantage fixer le cap de nos vies sur Lui. Souvenons-nous de ces paroles après l’Annonciation : « Je suis la Servante du Seigneur, qu’il en soit fait selon sa volonté ». Faire la volonté du Seigneur est bien ce qui donne sens à nos engagements. Ceux d’Ignace et de ses compagnons, le 15 août 1534, peut aussi nous y aider.

Disponibilité

C’est un clin d’œil de l’histoire car, parmi les sept compagnons d’Ignace, un seul est prêtre. La future Compagnie de Jésus commence de la manière dont est constituée aujourd’hui la SVECJ. Cet engagement de ces « amis dans le Seigneur » est libre de toute forme ecclésiale. Il est une réponse à l’appel que le Seigneur leur fait de

dépenser leur vie pour être utile aux âmes – Récit du Pèlerin n°85

Nous pouvons y voir ici comme un écho à l’appel de Marie lors de l’Annonciation. Il s’agit d’être utile. Non pas dans le sens mondain que nous connaissons aujourd’hui, mais dans le sens d’un service à accomplir, d’une disponibilité. C’est d’ailleurs ce que notre Projet de Vie (n°28) nous demande.

Louange

Célébrer Marie, c’est donc bien célébrer son Fils, le Christ, notre Seigneur. Elle peut, si nous en avons le goût et si nous en recevons la grâce, intercéder pour nous auprès du Christ. Cette belle fête du 15 août nous conduit dans la louange du nom de Dieu. Lorsqu’il offre à Marie d’avoir part à sa Gloire, en rendant son corps incorruptible à la mort, c’est une manière de la rendre participante à sa nature divine. Son « oui » est un baptême par excellence. Le Fils de Dieu passe en elle, comme nous, nous passons en Lui lors de notre baptême. Mais elle accepte aussi d’être dépossédée de Celui qu’elle a fait naître. C’est là peut-être un appel, pour nous, à vivre la chasteté, la pauvreté et l’obéissance auxquels notre Projet de Vie nous encourage.

Joie

Toutefois, souvenons-nous que, si l’appel que nous suivons, est celui du Christ, notre joie sera profonde et enveloppera toute notre vie et toute notre œuvre. C’est là un signe de la confirmation du Père à notre réponse à l’appel que nous pressentons. Pour que notre joie soit parfaite, nous pouvons, comme nous y encourage notre Projet de Vie (n°36), prier le Magnificat. Nous pouvons également faire nôtre cette demande de grâce d’Ignace de Loyola :

Plaise à Notre Dame (…) de nous obtenir la grâce, avec notre effort et notre peine, de convertir nos esprits faibles et tristes en esprits forts et joyeux pour la louange de son Fils et Seigneur – Lettre d’Ignace à Inès Pascual – 6 décembre 1524

Pierre-Baptiste Cordier Simonneau
SVECJ

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