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Notre période de pandémie fait déjà figure de Carême au sens de « privation » mais est-ce vraiment le sens du Carême ? Nous avons à apprendre à en faire un temps d’attente plein d’espérance ! Nous cheminons vers Pâques ! Nous préparons le chemin qui va vers l’accueil du Ressuscité ! Si la Tradition nous invite à vivre ces 40 jours dans un effort de conversion, c’est pour mieux entrer dans une vie ressuscitée. Alors comment pourrions-nous vivre ce carême en cette année si spéciale ? Voici les trois pistes que je tente de suivre…

Apprendre

Germe de Résurrection

  • Apprendre toujours à contempler les germes de Résurrection dans la vie quotidienne et en témoigner. Même et surtout en temps de pandémie, nous sommes témoins de la résistance de nombreuses personnes pour ne pas sombrer dans la mélancolie, le fatalisme ou la peur insidieuse.

Nourrir notre prière

  • Mettons en lumière ces témoignages, rendons grâce pour tous les élans de courage vécus autour de nous. La tentation trop fréquente est de n’y prêter qu’une attention rapide, sans profondeur, en oubliant d’en faire une prière d’action de grâce et un témoignage vivant ! Nous enterrons ce trésor au lieu de le faire fructifier ! Prenons le temps de noter tous les jours un fait précis pour en nourrir notre prière. Quand le cœur est habité ainsi, la bouche s’ouvre, le témoignage survient simplement.

Contempler le Christ

  • Apprendre encore et encore à contempler les gestes de Jésus qui suscitent la vie. La méditation des Évangiles et la prière prolongée nous font entrer dans le cœur du Ressuscité. Nous y écoutons son désir de donner toujours plus de vie, plus de dynamisme d’amour à tous les êtres humains. Notre Projet de vie n°30 nous appelle à faire oraison tous les jours. Cette période du Carême est propice pour accentuer cette plongée dans la prière contemplative. Saisissons cette opportunité pour nous laisser saisir et transformer par l’amour de Dieu pour toute l’humanité et toute la création. Gardons la conviction que Dieu nous convertit dans le cœur à cœur de la prière.

Faire confiance à l’Esprit

  • Passer de la contemplation à l’action, vivre l’action comme un prolongement de notre prière. Laissons l’Esprit susciter en nous les gestes concrets de l’amour qui font grandir dans la fraternité. Nous avons tous, autour de nous, des personnes à soutenir avec délicatesse. Un simple coup de téléphone fraternel peut illuminer une journée ! Ayons aussi à cœur de partage de notre superflu qui appartient, selon la Tradition, aux plus pauvres proches ou lointains. Notre famille spirituelle est internationale. Nos frères et sœurs de Madagascar, du Vietnam ou d’Inde nous rappellent les scandaleuses inégalités existant entre nos pays, entre les citoyens de chaque contrée.

Un joyeux Carême

En vivant ces trois pistes, notre Carême sera ascétique mais joyeux. Il aura le goût de la joie de la Résurrection, avant même de célébrer tous ensemble Pâques. L’ascèse ne signifie pas « privation » mais « exercice », elle est un entrainement quotidien qui nous rend plus fort comme des « athlètes » (sens premier du mot « acète »). L’ascèse chrétienne nous permet de nous exercer à vivre un amour plus fort que les aléas de la vie : l’Amour de Dieu en son Fils Jésus-Christ !

« En aimant, tu découvriras ta voie ; en aimant tu écouteras la Voix ; en aimant tu trouveras la paix » (Carlo Carretto, Lettres du désert, ed. Paulines, 1963, p. 45).

Bonne route de Carême !

Gwennola Rimbaut
SVECJ

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