Des draps qui parlent pour dire ce que nous vivons ! En France, dans l’hôpital psychiatrique où j’ai travaillé, ça devient habituel d’écrire sur des draps, de les étendre dehors à la vue de tous. Les salariés avec leurs organisations syndicales choisissent de parler pour partager et informer, plutôt que subir et souffrir sans dire les besoins pour soigner en cette fin août et en septembre.
Nous recevons des nouvelles de la vie debout, par des membres de la Famille Cor Unum, du Vietnam, du Tchad, du Bénin, du Togo, de Madagascar. Dans ces pays, les difficultés sont contraignantes, dangereuses.
Des centaines de milliers de jeunes du monde entier se sont rassemblés à Lisbonne avec le pape François, des centaines de jeunes de quartiers populaires se rencontrent et prennent la parole avec la Jeunesse Ouvrière Chrétienne à Jambville près de Paris.
Crises fécondes
J’aime le rappel historique que fait Emmanel Chazeau dans notre revue :
- au XVe siècle, à Manrèse, le rêve d’Ignace de Loyola lui fit entrevoir le primat du Christ.
- Au XVIe, Pierre de Clorivière resta plusieurs années emprisonné sans jugement…
- Au début du XXe Daniel Fontaine allia le service des pauvres de Clichy et celui de l’intelligence de la foi chez le romancier Huysmans ou le poète Claudel.
- À la fin du XXe, François-Xavier Van-Thuan créa les « groupes SPES .»
D’autres formes de crises aujourd’hui rendent tragiques les conditions du témoignage. Comme eux, et comme le précise notre Livre de Vie au numéro 14, noir sur blanc ou rouge sang :
Il te faudra connaître les forces de toute nature qui travaillent ce monde, les courants de pensée qui le traversent et nous habitent, les intérêts qui s’y affrontent, les structures qui écrasent ou font grandir.
Et aussi, §19 : ‘
Cette mission tu la porteras comme un feu. Elle nourrira ta prière. Elle inspirera tes choix. Elle te conduira sur des routes nouvelles.
Quelques éclairs de lumière
Alors oui, l’appel du pape François envers les jeunes nous met debout, où que nous vivions dans le monde : « à vous qui nourrissez de grands rêves mais souvent obscurcis par la crainte de ne pas les voir réalisés; à vous qui pensez parfois ne pas y arriver – un peu de pessimisme nous assaille parfois – ; à vous, jeunes, qui, en ces temps, êtes tentés de vous décourager, de vous juger peut-être inadaptés ou de cacher la douleur en la masquant d’un sourire ; à vous, jeunes, qui voulez changer le monde – et c’est bien de vouloir changer le monde – et qui voulez lutter pour la justice et la paix ; à vous, jeunes, qui y mettez votre engagement et votre imagination, bien que cela vous semble ne pas suffire; à vous, jeunes, dont l’Église et le monde ont besoin comme la terre a besoin de pluie ; à vous, jeunes, qui êtes le présent et l’avenir ; oui, précisément à vous, jeunes, Jésus dit aujourd’hui : “N’ayez pas peur”. »
De même l’ambition de la JOC s’adresse à nous en ce début d’année sociale et politique : « A la JOC nous n’avons pas peur de l’action, nous ne restons pas avec nos constats, nous mettons dans le coup nos copains pour mener l’action. Nous avons découvert l’importance du développement durable. Et nous savons que notre monde ne peut fonctionner que si notre économie est à notre service et à celui de notre Maison Commune, comme le pape François nous y appelle dans son encyclique Laudato Si, en mettant en place une écologie intégrale.
L’espérance ne trompe pas ! (Rm 5, 5)
Chaque état de vie, à tout âge, est le bon âge ! Et n’ayons pas peur, comme nous y encourage le Projet de Vie au numéro 18.
Le Seigneur nous précède” (Mc 16,7) dans la “Galilée des nations” (Is9,1) où confluent peuples, races, langues et nations. Monde complexe, et souvent théâtre de conflits, nous sommes invités à y découvrir les signes de l’Esprit, à promouvoir la communion entre nos frères humains si différents, à être à l’écoute de ce que dit l’Esprit aux diverses Églises (cf.Ap 3,13).
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