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a Société de Vie Évangélique du Coeur de Jésus, mouvement rattaché l’Église catholique, s’enracine dans la spiritualité ignatienne. Notre fondateur, le jésuite Pierre de Clorivière, a l’intuition de faire vivre l’expérience spirituelle les exercices spirituels de saint Ignace à des femmes et à des hommes dans le monde. C’est là l’originalité de notre famille Cor Unum. Avec d’autres ignatiens, nous puisons la force de vivre l’Évangile en plein monde dans la spiritualité ignatienne. Ensemble, dans nos rencontres d’équipes, nous cherchons ce qui nous conduit à l’unique nécessaire et ainsi évangéliser notre désir. C’est une manière de procéder qui nous permet de nous saisir davantage de notre consécration baptismale.
La spiritualité ignatienne et la SVECJ
Notre Projet de Vie nous situe dès ces premières lignes dans la spiritualité ignatienne :
La Société, de tradition ignatienne, invite ses membres, chacun selon son état de vie, à une recherche de vie évangélique contemplative et active par un engagement apostolique au cœur du monde – Projet de Vie n°3
Il s’agit bien pour nous de « voir toutes choses nouvelles en Christ » par notre vie quotidienne, notre vie spirituelle et nos rencontres en plein monde. Nous savons que Dieu nous y parle au coeur et que nous avons à le chercher en toutes choses. La spiritualité ignatienne pourrait se résumer en cette formule de G. Hevenesi souvent attribué par erreur à St Ignace :
Fais confiance à Dieu comme si tout le succès des affaires dépendait entièrement de toi, non de lui. Applique-leur pourtant toute ton énergie comme si Dieu devait tout faire et toi rien
Découvrir le Projet de Vie de la SVECJ
La spiritualité ignatienne ou la contemplation dans l’action
Comme Jésus, nous mettons la contemplation au cœur de notre vie. Sa prière est l’unique prière »
Disciples d’Ignace de Loyola, nous faisons nôtre cette spiritualité qui propose une tension entre contemplation et action. Ces deux pôles, apparemment opposés, sont deux tensions créatrices qui doivent, en fait, dialoguer en entre elles. Articuler contemplation et action c’est accepter de ne choisir ni l’une ni l’autre et de les accueillir comme une fécondité créatrice de sens et de dynamisme. L’expérience personnelle d’Ignace de Loyola peut nous aider à entrer davantage dans ces tensions.
En retrouvant Dieu partout, le contemplatif comprend qu’il n’y a pas que dans le silence qu’il se laisse approcher. Dieu n’est pas uniquement le Dieu de ceux qui se retirent au désert. Il est aussi le Dieu des actifs, des hommes des grandes villes. Il est le grand actif dont Jésus a dit : Mon Père travaille toujours. Dieu donne l’être et l’agir, et l’un comme l’autre manifestent sa personne, c’est pourquoi le contemplatif le trouve aussi bien dans la fièvre de l’action que dans le silence et la tranquillité – Yves Raguin – Chemins de la contemplation, Desclée de Brouwer, 1969, p. 148-150
La spiritualité ignatienne : une communion amoureuse
À la fin des Exercices Spirituels, au numéro 363, celui qui fait retraite, est invité à « Demander à Dieu une connaissance intérieure de tout le bien reçu, afin que, je puisse en tout aimer et servir sa divine Majesté. ». Cela fonde la spiritualité ignatienne et ouvre une manière de procéder particulière pour aimer le monde en “toutes les choses”. Ce que recherchons, à la suite du fondateur des jésuites, c’est “l’humilité amoureuse”. Pour le jésuite, Michel de Certeau, cette manière de procéder typique de la spiritualité igniatienne s’épanouit dans une communion amoureuse où l’homme est appelé à s’ouvrir à Dieu qui travaille au dedant comme au-dehors.
En toute chose aimer et servir
Les Constitutions de la Compagnie de Jésus (n° 288) disent également « Chercher Dieu en toutes choses et toutes choses en lui ». Ainsi, nous comprenons bien la finalité de cette spiritualité ignatienne. Il s’agit d’être véritablement ordonné à Dieu, plongé dans le mystère de son cœur, pour vivre de son Évangile en plein monde. C’est ce que nous expérimentons dans la Société de Vie évangélique du Coeur de Jésus à travers notre vie d’équipe. Comme Ignace, les jésuites et les autres ignatiens, nous sommes invités à comprendre « qu’aimer toutes choses sur la face de la terre, n’est possible qu’en se dépouillant de l’amour des choses » (Hugo Rahner).
Dans un monde souvent indifférent ou étranger à l’Évangile, nous devons avoir le souci, par nos comportements et nos paroles, d’être signe de la tendresse infinie de Dieu et d’être artisans de paix – Projet de Vie n°52
Nous voulons favoriser la solidarité entre les hommes, participer à la construction d’un monde plus humain, fondé sur des relations vraies et désintéressées. Nous saurons nous réjouir des efforts de paix et de cordialité qui animent le monde, contester les comportements individualistes et mettre en œuvre des formes concrètes et personnelles de fraternité – Projet de Vie n°53
S’appuyer sur les Préférences Universelles Apostoliques
Même si les femmes et les hommes qui appartiennent à la SVE du Coeur de Jésus ne sont pas jésuites, toutefois ils gardent un lien affectif, attentifs et spirituel sur les préférences universelles apostoliques de la Compagnie de Jésus. À la suite d’un discernement commun, confirmé par le pape, les jésuites ont décidé de se donner, jusqu’en 2029 ces orientations :
- Montrer la voie vers Dieu à l’aide des Exercices spirituels et du discernement ;
- Faire route avec les pauvres et les exclus de notre monde ainsi qu’avec les personnes blessées dans leur dignité, en promouvant une mission de réconciliation et de justice ;
- Accompagner les jeunes dans la création d’un avenir porteur d’espérance
- Travailler avec d’autres pour la sauvegarde de notre « Maison Commune ».
Ces Préférences sont une occasion “d’apporter consolation, espoir et guérison à notre monde” comme le dit le supérieur général des jésuites, Arturo Sosa. Partenaires dans la mission, fidèle à l’esprit d’Ignace de Loyola, nous recevons ces préférences comme un appel à participer au renouveau de l’Église. Elles peuvent servir de base pour nos partages en équipe et pourquoi pour faire une retraite spirituelle dans un centre spirituel lié à la spiritualité ignatienne ou au sein de communautés religieuses.
Membres de l’Église-Corps du Christ, nous sommes soucieux d’y construire la communion dans une fraternité critique et inventive. – Projet de Vie n°54
Qu’est-ce que la spiritualité ignatienne ?
Cette spiritualité, qui porte le nom de son fondateur Ignace de Loyola, vise à désirer et choisir « uniquement ce qui nous conduit davantage à la fin pour laquelle nous sommes créés : louer, respecter et servir Dieu notre Seigneur » (Principe et Fondement). Elle vise à s’engager davantage au cœur du monde – avec gratitude, passion et humilité – et non à s’en éloigner.
L’esprit des Exercices Spirituels
Les Exercices Spirituels d’Ignace de Loyola sont le fruit de son cheminement spirituel. Leur but est d’aider le retraitant de trouver la manière la plus juste de progresser sur le chemin de la liberté intérieure pour correspondre davantage au désir de Dieu. Le livret des Exercices Spirituel est surtout destiné à l’accompagnateur spirituel qui aide, durant 4 semaines (au plus) le retraitant dans son chemin de conversion avec Dieu. Ses Exercices peuvent se faire par exemple dans un centre spirituel proche de la Compagnie de Jésus.
Nous sommes invités à faire, au moins une fois, l’expérience des Exercices spirituels, si possible avant l’engagement perpétuel – Projet de Vie n°33
Au coeur de la spiritualité ignatienne, le discernement des esprits
C’est une école de discernement qui nous conduit à nous consacrer davantage à Dieu dans le service des autres. Cette recherche de vivre l’Évangile en plein monde est un appel à unifier notre vie au travers du discernement des Esprits. Il s’agit véritablement d’apprendre à discerner pour prendre la route avec Jésus. Ainsi, nous pourrons devenir ses disciples, ses compagnons.
Une école de discernement
Dans cette éducation au discernement, nous cherchons à comprendre de quelle manière nous sommes touchés par la situation que l’on vit. Discerner c’est choisir et décider de suivre le Christ, d’oeuvrer, d’aller vers telle ou telle option se fait toujours dans une grande liberté. Pour autant, Ignace demande aux jésuites, et donc aux ignatiens, de se maintenir dans l’indifférence et l’obéissance, c’est-à-dire ne rien préférer si ce n’est être là où ils seront le plus utiles. Ce discernement est au coeur de notre vie et de nos apostolats divers. Ainsi, la spiritualité ignatienne faire une relecture de nos vies dans l’accompagnement spirituel et notre équipe de vie fraternelle.
Devenir vivant
La spiritualité ignatienne est une invitation à nous sentir vivants, à accueillir en nous le souffle de l’Esprit. Celui-ci nous aide à « voir toutes choses nouvelles en Christ ». En fait, il s’agit de reconnaître que nous ne sommes ni notre propre origine, ni notre propre fin. Au coeur de notre vie, de notre pèlerinage sur la terre, nous avons à être attentifs aux « signes de temps », comme le dit le Concile Vatican II. Ils nous révèlent que nous sommes des hommes et des femmes vivants appelés à la liberté. Elle doit nous conduire à éviter tout ce qui nous enferme pour nous conduire à désirer vraiment ce qui nous rend libres.
Le « Magis » et la spiritualité ignatienne
Ignace nous invite à vivre aussi sous le signe du « Magis », du « davantage ». Ce « davantage » n’est pas de l’ordre de l’accumulation, de la thésaurisation. C’est de l’ordre du « meilleurement mieux ». Ce « Magis », cœur de la spiritualité ignatienne, nous amène à trouver ce qui nous fait vivre mieux, ce qui a le plus de résonance dans notre vie, ce qui sonne juste. Cette manière de procéder nous place en harmonie avec le coeur de Jésus, source de tout amour. Dans le discernement et la recherche de ce qui sert le mieux la Gloire de Dieu, ceux et celles qui se reconnaissent une filiation avec les jésuites, appelés les ignatiens, se reconnaissent dans cette phrase d’Ignace :
Que Dieu notre Seigneur agisse en tout pour que toujours se réalisent sa plus grande louange et sa plus grande gloire – Lettre à François Borgia
La spiritualité ignatienne en 3 minutes
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