La cathédrale est une des sculptures les plus connues de Rodin. Elle révèle, de prime abord, une impressionnante simplicité. Il s’agit d’une composition en pierre constituée d’une paire de mains. En vérité, deux mains droites de deux personnes différentes, dont les avant-bras s’entrecroisent et s’allongent pour
que les doigts, au point le plus haut, se touchent, dessinant la forme d’une arche – un programme apparemment élémentaire.
Cathédrale
La poésie éclate – et nous renvoie en cela à une autre vision de l’œuvre – quand le titre nous est énoncé : dans un premier temps, Rodin avait pensé l’intituler l’Arche d’Alliance, mais il a opté pour la Cathédrale. Une cathédrale n’est pas seulement un lieu sacré ou un havre où nous mènent nos pas ; une cathédrale se construit aussi avec nos mains ouvertes, disponibles et suppliantes, où que nous soyons. Car là où se trouve un être humain, blessé par la finitude et par l’infini, il y a le chœur d’une cathédrale.
Mains
Là où nos mains peuvent s’élever haut dans le désir, l’urgence et la soif, là sera toujours un axe de la cathédrale. L’autre axe est le mystère de Dieu , qui le dessine, s’approchant de nous et nous retenant, même quand nous ne nous en apercevons pas immédiatement, même quand le silence, le silence dur et épais, semble une vérité plus tangible. Pascal a écrit que les mains soutiennent l’âme. Aujourd’hui, nous avons besoin de mains – mains religieuses et mains laïques – pour soutenir l’âme du monde. Et qui montrent que la redécouverte du pouvoir de l’espérance est la première prière universelle du XXIe siècle.