Vous vous faites mourir à travailler.
Vous faites du surtemps pour prendre des vacances.
Vous vous agitez, vous ruinez vos santés.
Vous vous surmenez à travailler 35 heures par semaine,
quand vos pères tenaient mieux le coup à 60 heures.
Vous vous déprimez tant pour un surplus d’argent et de confort.
Vous vous tuez pour des babioles…
Dites-moi donc ce qui vous prend !
Moi, j’aime le repos, dit Dieu.
Je n’aime pas le paresseux ! Je le trouve simplement égoïste,
car il vit aux dépens des autres.
Mais j’aime le repos, quand il vient après un grand effort
et une tension forte de tout l’être,
j’aime les soirs tranquilles après les journées dures,
j’aime les dimanches épanouis après les 6 jours fébriles,
j’aime les vacances après les saisons d’ouvrage.
j’aime la retraite quand la saison est terminée.
j’aime le soleil de l’enfant après ses courses folles
J’aime le repos, dit Dieu.
C’est ça qui refait les hommes.
Le travail, c’est leur devoir, leur défi, leur tâche,
leur effort pour donner du pain et vaincre les obstacles.
Je bénis le travail, mais à vous voir si nerveux, si tendus,
je ne comprends pas toujours quelle mouche vous a piqués.
Vous oubliez de rire, d’aimer, de chanter.
Vous ne vous entendez plus, à force de crier.
Arrêtez donc un peu, prenez le temps de perdre votre temps.
Prenez le temps de prier, changez de rythme, changez de cœur.
J’aime le repos, dit Dieu.
Et au seuil du bel été, je vous le dis à l’oreille ;
quand vous vous détendez dans la paix du monde,
je suis là, près de vous… et je me repose avec vous.
André BEAUCHAMP,
(Théologien québécois)