Temps de lecture : 4 minutes

Jean Eudes et la spirutalité du coeur de JésusLe coeur de jésus, fournaise d’amour. Cette expression est de saint Jean Eudes. C’est avec cette figure du XVIIe siècle que des membres de la FCU Île-de-France ont cheminé lors de la récollection du 10 février 2024. C’est Daniel Doré, prêtre eudiste, qui a conduit ce temps de mise à l’écart. Sa passion pour le cœur de Jésus et pour saint Jean Eudes sont une aide précieuse pour entrer davantage dans cette spiritualité.

Le cœur de Jésus : contemplation de la vie du Christ

Dans son premier exposé, Daniel Doré nous fait comprendre que la spiritualité du cœur de Jésus n’est pas une dévotion. Elle est une manière de contempler la vie du Christ. S’approcher du cœur du Christ, c’est contempler la vie du Christ. Vivre de cette spiritualité ce n’est l’équivalent pieux de la « presse du cœur » (cf. Louis Bouyer). C’est aller à l’essence du christianisme.

Mystère de l’amour de Dieu

À l’aide de l’histoire et des écrits de Jean Eudes, Daniel Doré nous conduit à découvrir davantage ce qui est au cœur de notre spiritualité. Elle est une invitation à vivre notre foi, notre vie chrétienne, dans le mystère de l’amour de Dieu. Ainsi, nous comprenons mieux ce qui animait Jean Eudes, Marguerite-Marie, Claude de la Colombière et bien sûr Pierre de Clorivière. Chacun à sa manière témoigne d’une recherche intime de la tendresse de Dieu.

Le cœur de Jésus, signe de la miséricorde de Dieu

L’axe central, pour Jean Eudes, selon Daniel Doré, est de témoigner du mystère inouï de la miséricorde. Elle est la source qui coule du cœur de Jésus. Aussi, Jean Eudes était particulièrement proche des « indéfendus », des personnes écrasées, méprisées. Cette proximité n’est pas sans faire écho au n°12 de notre Projet de Vie.

Le cœur de Jésus ou l’amour « révélé »

Dans un second exposé, Daniel Doré nous fait saisir que tout est donné dans le Cœur de Jésus, cette « fournaise de charité ». Ainsi, nous découvrons l’intensité de l’Amour de Dieu.

L’amour : socle de la vie chrétienne

La force du don du Christ invite à l’imiter par et dans toute notre vie. Cet amour doit être le socle de notre vie chrétienne et nous conduire à en vivre pleinement. Il est difficile d’aimer Dieu, d’être attaché au cœur de Jésus si nous n’aimons pas nos frères et sœurs. Daniel Doré nous invite, d’ailleurs, à méditer cette phrase de Jean Eudes : « Ne vous contentez pas d’aimer Dieu avec votre cœur humain ; cela est peu de chose, cela n’est rien ; aimez-le en tout l’amour de votre grand Cœur. »

Trois ans avant Marguerite-Marie

C’est en 1672, soit 3 ans avant l’apparition du Seigneur à Marguerite-Marie, à Paray-le-Monial, que sont institués l’office et la messe du cœur de Jésus rédigé par Jean Eudes. C’est, nous dira notre prédicateur, comme le résumé de la vie spirituelle de Jean Eudes. S’unir au cœur de Jésus c’est découvrir l’Évangile comme chemin de salut. Il ne s’agit pas là d’une dévotion personnelle du fondateur des Eudistes. C’est un cadeau qui fait à l’Église, aux baptisés, pour qu’ils trouvent cette « faculté spirituelle dont le propre est d’aimer ». Ainsi, dans le « mystère du temps » nous trouvons la force d’obéir. Cela consiste, selon Daniel Doré, à aimer de façon dynamique, en toute liberté.

Proximité avec la spiritualité de la Famille Cor Unum

Dans les textes et les explications de Daniel Doré, CJM autour de Jean Eudes et Cœur de Jésus nous trouvons une grande proximité avec notre spiritualité. Dans notre contemplation du Cœur de Jésus, il n’est pas question de réparation ou de conception doloriste. Jean Eudes poursuivait l’ambition que les chrétiens vivent leur baptême avec un grand cœur et un grand amour (corde magno et animo volenti). Nous retrouvons cet accent dans notre Livre de Vie :

L’annonce de l’Évangile au monde est aussi la raison d’être et l’identité de notre institut, qui se veut fidèle à la mission du Christ confiée à l’Église – Livre de Vie n°17

Cette proximité nous fait comprendre que nous ne sommes pas enfermés dans des chapelles, mais appelés à annoncer l’incomparable richesse du Christ qui se dit en son cœur. Ainsi, dans cette prière de l’Ave Cor de Jean Eudes nous retrouvons des accents de la prière d’offrande de Pierre de Clorivière. Toutes deux nous conduisent au cœur de notre consécration baptismale : annoncer au monde les merveilles de Dieu.

Pierre-Baptiste Cordier Simonneau
SVECJ – Paris

Catégories : Rencontres

Index