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Dans notre vie, dans nos engagements, dans notre métier… nous sommes parfois en relation avec des personnes blessées, figées par le regard de l’autre qui les jugent et les réduisent à leurs fautes. A l’image du Christ, il est important de se mettre au niveau de la personne accompagnée dans ses blessures, son malheur ou sa détresse …

On voit combien il est compliqué de nous remettre sur le chemin de la vie. C’est un travail de résurrection qui demande du temps… même avec l’aide de Dieu ou du Christ. Pour toutes celles et ceux qui font de l’écoute ou accompagnent des personnes en difficulté aujourd’hui : ne risque-t-on pas, malgré nous, de tenir un discours moralisateur et condescendant sans, d’abord, annoncer l’amour du Christ pour toute personne. C’est ce qui arrive, nous dit le pape François « quand on parle plus de loi que de la grâce, plus de l’Église que de Jésus Christ, plus du pape que de la parole de Dieu » Joie de l’Évangile n°38.

La Parole de Dieu est toujours riche d’enseignement. Je vous propose ce récit de la « femme adultère » de  Jean 8, 1-11. Cette femme pécheresse, condamnée par les « intégristes » de l’époque, est relevée par Jésus, pardonnée, libérée de ses accusateurs… avec cette formule restée célèbre : « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ! » Cette femme remise debout est en route. Elle peut se mettre en marche en acceptant son imperfection et en faisant tout ce qu’elle peut pour le Seigneur.

« Jésus s’était rendu au mont des Oliviers ; de bon matin, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en train de commettre l’adultère. Ils la font avancer, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, qu’en dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il traçait des traits sur le sol. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre. » Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol. Quant à eux, sur cette réponse, ils s’en allaient l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme en face de lui. Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Alors, personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

La réponse de Jésus a été astucieuse, adroite, inventive, il a réussi à dénouer la situation sans avoir à faire de grands discours… Le message est compris d’emblée : comme nous sommes tous pécheurs, nous n’avons pas à juger et encore moins à condamner les autres.

Le Christ se relève, et la relève avec lui, lui parle en lui disant son pardon sans aucune condition. Il lui dit bien ensuite : « Va et ne pèche plus », mais ce n’est pas une condition, c’est un envoi après l’avoir pardonnée et relevée. « Relever » et « Ressusciter » : la vie à nouveau après la faute.


Approfondissement
  1. Est-ce que nous, nous nous sentons ressuscité chaque fois que nous sommes pardonné, relevé pour, après le pardon, aborder notre vie autrement
  2. Vivons-nous dans la joie du pardon, ou bien dans une inquiétude que la faute même pardonnée fait encore peser sur nous