Nous constatons aujourd’hui que la SVECJ est bien présente dans le monde. Nous vivons une réelle dimension internationale. Après la France et la Belgique, nous sommes aujourd’hui bien présents en Afrique de l’Ouest, Madagascar, Inde du Sud, Vietnam, au Pérou… Aujourd’hui, comment vivons-nous pleinement le don de cette dimension internationale ? Nous enrichissons-nous des dons propres à chaque région du monde où est présente la SVECJ ? Comment vivons-nous cette “catholicité qui emprunte sa diversité aux différences et aux richesses de l’humanité”, chère au Concile Vatican II.
Le peuple de Dieu ne réduit pas à néant les cultures et leurs richesses propres à chaque peuple de l’humanité. l’Église ou peuple de Dieu par qui ce royaume prend corps, ne retire rien aux richesses temporelles de quelque peuple que ce soit, au contraire, elle sert et assume toutes les richesses, les ressources et les formes de vie des peuples en ce qu’elles ont de bon; en les assumant, elle les purifie, elle les renforce, elle les élève – Lumen Gentium n°8
Pour résumer rapidement, c’est vouloir vivre : « Une catholicité qui emprunte sa diversité aux différences et aux richesses de l’humanité ».
Ouverture
En SVECJ prenons-nous en compte toutes les richesses internationales, les diversités culturelles, sociales, économiques qui se vivent au sein de nos équipes et dans leur pays à travers le monde ? Ad Gentes, développera ce point de vue, particulièrement au n° 22 :
Les Églises empruntent aux coutumes et aux traditions de leurs peuples, à leur sagesse, à leur science, à leurs arts, à leurs disciplines, tout ce qui peut contribuer à confesser la gloire du Créateur, mettre en lumière la grâce du Sauveur, et ordonner comme il le faut la vie chrétienne
Le Pape François dans L’exhortation apostolique post-synodale « Chère Amazonie » nous renvoie à notre histoire, celle des rapports entre nos pays et ceux dans lesquels se développe la SVECJ. Il dénonce le colonialisme « ancien ou nouveau dans ses rêves sociaux et culturels » à travers la mise en place d’un système économique d’exploitation des ressources et des populations les plus pauvres et vulnérables.
Créativité
Il est important de valoriser la créativité de chaque culture, dans ses traditions particulières avec son histoire, ses qualités propres, éclairées par la lumière de l’Évangile. Comment nous enrichissons-nous mutuellement de ce que vivent nos groupes dans le monde ? Comment la SVECJ reçoit de nouveaux visages aux traits, africains, malgaches, indien, vietnamien, péruvien… Vivons-nous une réelle réciprocité ?
Pandémie
La pandémie que nous avons vécue en 2020 a révélé une grande disparité sur le plan économique, social… Les parties du monde les plus pauvres ont été davantage fragilisées. Nous connaissons cette situation au sein même de la SVECJ. Dans certaines régions, nos membres vivent dans une grande précarité économique et ont parfois besoin d’être soutenus. Un proverbe africain nous met en garde contre une aide dominante : La main qui donne est toujours au dessus ce de celle qui reçoit !
Dons
D’où l’importance de se poser la question en SVECJ : comment vivre concrètement un échange. Celui-là même où chaque groupe à travers le monde fait profiter aux autres des richesses de ses propres dons ? Donner est un acte essentiel, une sortie de soi indispensable à notre vie. Que serait la vie sans don ? Celui qui donne, même peu de chose, se préoccupe des besoins de l’autre et place la dignité de la vie de chaque être humain au plus haut niveau.
Réciprocité
Il est intéressant de se poser la question de ce qu’on entend par la notion de don . Est-il véritablement une forme d’échange qui se vit dans la réciprocité ? N’est-on pas parfois dans une démarche de celui qui donne et l’autre qui reçoit. Ce que je reçois de l’autre est de nature différente qui ne me place pas au dessus de celui qui reçoit. Et ce n’est jamais très simple et nous ne savons pas comment nous positionner. Ai-je conscience en SVECJ ce que je reçois des pays dans lesquels nous sommes présents en dehors de l’Europe ? Posons nous la question !
Proximité
Pas de don sans contre-don. Le don/contre-don permet de créer et d’entretenir des liens sociaux entre les individus, non seulement dans la sphère des proches mais dans toute activité sociale, religieuse, spirituelle. Pour vivre en société il faut savoir demander, savoir donner, savoir recevoir, et savoir redonner ce que l’on a reçu de manière différente. Le don, avec son idée de réciprocité, construit et maintient les relations sociales. La SVECJ se développe dans de nombreux pays, la vie fraternelle y est riche et intense… C’est un cadeau qui nous est offert et que nous devons recevoir…
Avenir
L’échange approfondi et en vérité entre les groupes à travers le monde est une nécessité pour notre avenir. Cela nécessite d’élargir notre champ de vision. Nous avons à entrer dans un esprit de justice, d’équité, de réciprocité, de partenariat et de fraternité. Dans l’acte de solidarité, chacun reçoit et donne à la fois. Le donateur se met en position de recevoir et d’apprendre des autres, il perd peu à peu de sa suffisance de « riche ».
Le geste du don n’est plus un acte condescendant mais il devient un geste d’égal à égal, une solidarité quasi familiale. N’est-ce pas la fraternité que nous voulons vivre en SVECJ ?
Nuno Fernandes
Responsable général de la SVECJ