Il a pris nos chemins. Dieu s’est incarné. La spiritualité de la Société est centrée sur le Cœur de Jésus, l’Incarnation du Fils comme « signe le plus transparent de l’amour de Dieu pour les hommes ». Et le cœur de l’homme trouve dans le Cœur du Christ la source inépuisable à laquelle il peut puiser l’Amour qui donne sens à toute existence vers son parfait achèvement d’enfant de Dieu, « à la stature du Christ dans sa plénitude » (Éphésiens 4, 13).
Le Cœur du « Verbe qui s’est fait chair »
« Dans le silence et la simplicité de Nazareth, pendant trente années, Jésus a connu la vie quotidienne de son village. Il a assumé tout ce qui est nôtre : une famille, un peuple, une langue, une culture et même une religion » projet de vie n°14-15.
Humilité
Le Cœur de Jésus est humble. Il n’est pas le Messie triomphal attendu par beaucoup de ses disciples. Il n’est pas le roi puissant dont les soldats se seraient battus pour le délivrer « Jésus dit à Pierre: Remets ton épée dans le fourreau » (Jean 18, 11). Il est le fils du charpentier, celui qui n’a pas où reposer la tête, celui dont la gloire est de faire la volonté du Père. Cette humilité n’est pas faiblesse mais suprême liberté et respect de la liberté de l’homme.
Douceur
Le Cœur de Jésus est doux. En lui, l’Amour nous est offert mais notre réponse est libre. La patience du Christ est infinie même si nos cœurs, comme ceux des apôtres, sont lents à croire. L’aujourd’hui, l’aujourd’hui de la rencontre, est l’instant fondateur, décisif « aujourd’hui, le salut est venu pour cette maison » (Luc 19, 9).
Tendresse
Le Cœur de Jésus est tendresse. Il accueille nos pauvretés et nos faiblesses et les transfigure en un lieu possible de conversion et de mission. En déposant nos erreurs, nos manques, nos refus d’aimer dans le Cœur de Jésus, nous renonçons au rêve orgueilleux d’être parfaits pour accéder à la joie d’être pardonnés, réconciliés et recréés.
Ouverture
Le Cœur de Jésus est un cœur ouvert, totalement donné. Il nous invite à prendre ce chemin radical d’abandon au souffle de l’Esprit pour lui laisser « l’ultime conduite de notre vie dans l’abandon et la simplicité du cœur à la suite de Jésus qui “s’est fait obéissant jusqu’à la mort, à la mort de la croix (Ph 2, 8) ” » (projet de vie n°48).
Mission et contemplation
Prière et contemplation nous mettent au diapason du Cœur de Jésus. A l’invitation de Pierre de Clorivière, nous cherchons à avoir « les mêmes désirs et les mêmes sentiments qui sont ceux de ce Cœur » (3° lettre circulaire, 19 juillet 1799). Le langage du XVIII° siècle ne doit pas nous égarer vers une perception affective ou trop sensible des expressions employées par notre fondateur. Tout homme est appelé à vivre la communion et l’unité au sein de la Trinité. Le Cœur de Jésus est « icône » de cet amour (cf. Jacques Delaporte, Cœur du Christ, icône de Dieu, Bayard/Centurion, 1998).
Envoi
A la suite du Christ ressuscité, nous sommes envoyés au cœur du monde. Signe de la tendresse infinie de Dieu, artisans de paix, nous nous engageons humblement à « construire l’Église des Béatitudes avec les pauvres, les petits, les humbles, les pécheurs et avec tous ceux qui s’ouvrent à l’amour » (projet de vie n° 12). Nous ne pourrons répondre à cet appel que si « notre cœur se laisse irradier par celui de Jésus » (projet de vie n° 13).
Alors « d’autres pourront faire l’expérience de la tendresse,découvrir des trésors enfouis en eux et oser prendre à leur tour le risque d’aimer » (projet de vie n°13).
Elizabeth Algier, SVECJ